Un drapeau blanc estampillé de la chahada en calligraphie arabe noire flotte dans le ciel bleu pâle, fièrement planté sur le bâtiment principal de l'aéroport de Kaboul. Les talibans, nouveaux maîtres du pays depuis leur entrée dans la capitale le 15 août 2021, ont disséminé leur bannière partout dans la ville et dans le pays.
Trois mois après la reprise du pouvoir par les intégristes musulmans, les observateurs du monde entier retiennent leur souffle, attendant de voir le vrai visage du régime à venir. Si cette nouvelle génération de talibans cherche à se présenter comme plus modérée que la précédente au pouvoir de 1996 à 2001, les signaux sont cependant alarmants et la société afghane connaît d'ores et déjà une mutation profonde. Les femmes disparaissent progressivement de la vie publique, les artistes, journalistes et opposants sont mis au pas, et les ethnies minoritaires telles que les Hazaras sont directement menacées. À cela s'ajoutent une crise alimentaire grandissante et une situation économique exsangue. Le pays tout entier semble être sur le point de s'effondrer, et la capacité de ses nouveaux dirigeants à le redresser reste à prouver.
Plongée dans l'Afghanistan des talibans, où les jeunes miliciens victorieux se pavanent dans les ruines d'un pays en lambeaux, instaurant leur nouveau règne de terreur et faisant planer au-dessus de la population les nuages de l'obscurantisme.